Sortie
des immobilisations de l’entreprise
Une
entreprise cède parfois des éléments
de son actif immobilisé parce qu'elle n'en a plus l'usage ou parce
qu'elle les remplace par des équipements plus
performants ou encore par besoin financier. L'entreprise doit alors constater
en comptabilité, d'une part, le produit de la vente et,
d'autre part, la sortie du bien de l'actif immobilisé.
La sortie de l'actif est également
constatée quand un bien hors d'usage est mis au rebut.
1-
Cessions des immobilisations :
1.1. Interprétation économique dune cession :
La
cession donne naissance à deux flux de sens opposés :
-
un
flux physique de sortie qui constitue une charge ; cette charge est égale à la valeur
nette d’amortissement du bien qui sort de l'entreprise ;
-
un
flux monétaire d'entrée correspondant au prix de la cession. Le prix
reçu constitue un produit.
La
différence entre les deux flux constitue le résultat de la cession (qualifié de
plus-value ou de moins-value suivant son sens).
1.2. Détermination du résultat de la cession :
1.2.1. Éléments du résultat
Résultat sur cession = Prix de cession - Valeur nette d’amortissement
au jour de la vente
Il
convient de déterminer la valeur des deux flux de sens opposés.
•
Le
prix de cession : il correspond au prix stipulé dans le contrat de vente
; il est indépendant des modalités de son règlement.
•
La
valeur nette d’amortissement au jour
de la vente : sa détermination varie selon la nature de l'élément cédé.
Trois types de situations sont distingués :
-
cession
d'une immobilisation incorporelle, corporelle ou financière identifiable et
non amortissable ;
- cession d'une immobilisation
amortissable ;
- cession d'immobilisations financières
non identifiables.
1.2.2.
Détermination de la
valeur nette d’amortissement :
1.2.2.1. Cession d'une
immobilisation identifiable et non amortissable :
Dans le
cas de la cession d'une immobilisation incorporelle, corporelle ou financière
identifiable et non amortissable, nous avons :
Valeur
nette comptable au jour de la vente = Valeur d'entrée du bien.
Exemple 1 :
Cession d'un terrain par l'entreprise Julliard
Nous avons : Prix de cession......................................................................
140 000
- VNA au jour de la vente = Valeur d'entrée.................... - 80 000
= Résultat sur cession.................................................................................. + 60 000
Exemple 2 :
Cession en juin N, par l'entreprise Lecas, de 100 actions de la société Michelin. Ces actions ont été acquises en août N-2 au prix unitaire de 382DH. Eles sont cédées en Bourse au cours
unitaire de 311,50 DH.
Ces actions avaient fait l'objet, à la clôture de l'exercice N-1, d'une
provision pour dépréciation
de 42 DH par titre. Nous avons:
Prix de cession (311,5x100)......................................................................... 31150
Prix de cession (311,5x100)......................................................................... 31150
- VNA au jour de la vente =
Valeur d'entrée (382 x 100)..........................
-3 8200
= Résultat sur cession.................................................................................. - 7050
L'existence d'une provision pour dépréciation ne modifie en
rien la détermination du résultat de cession. La provision, devenue sans
objet par suite de la cession, fera l'objet d'une reprise à la
clôture de l'exercice de cession.
1.2.2.2. Cession d'une immobilisation amortissable
Dans le cas où
l'immobilisation cédée est amortissable, nous avons, au jour de la cession :
VNA = Valeur d'entrée - Somme des
amortissements effectués.
Or, les amortissements
ne sont comptabilisés qu'une fois par exercice, lors des opérations de clôture.
Pour déterminer les amortissements au jour de la cession, il faut pratiquer un
complément d'amortissement pour la période allant du jour du dernier
inventaire au jour de la cession.
Exemple
3 :
La
société Ducastel cède un mobilier de bureau le 31 mars N pour 50 000 DH HT. Ce mobilier avait été acquis, le 1er janvier N-3 pour 90 000 DH HT. Sa durée d'utilisation est de 10 ans. Dans le dernier bilan
établi au 31 décembre N-1, la somme des amortissements concernant ce matériel est de 27 000 DH. Nous
avons :
- Complément
d'amortissement :
Amortissement du 1er
janvier N au 31 mars N = 90 000 x 10 % x 3/12 = 2 250.
- Résultat sur
cession
Prix de cession........................................................................................ 50 000
- VNA au jour de la vente....................................................................... -60750
Valeur d'entrée........................................................................ 90 000
-
Somme des amortissements (27 000 + 2250).... ………….-29 250
= Résultat sur cession............................................................................ -10 750
= Résultat sur cession............................................................................ -10 750
1.2.2.3
Cession d'immobilisations financières non identifiables :
Ici encore, la valeur
comptable est constituée par la valeur d'entrée (sans tenir compte d'une
éventuelle provision pour dépréciation). Un calcul est nécessaire pour
déterminer cette valeur d'entrée quand la cession porte sur une fraction d'un
ensemble de titres de même nature et conférant les mêmes droits.
Exemple
4 : La société Belin détient en
portefeuille 1 400 actions de la société Petitbeurre, se décomposant ainsi :
800 actions acquises en N-4 au prix unitaire de 400 DH
l'une............. 320 000
600
actions acquises en N-1 au prix unitaire de 820 DH l'une............. 492 000
1
400 actions...........................................................................................
812 000
Belin
cède en N, 900 actions de la société Petitbeurre, au prix de cession unitaire
de 540 DH.
La valeur d'entrée des
900 actions cédées n'est pas évidente car elles sont extraites d'un ensemble où
deux valeurs différentes coexistent (400 DH et 820 DH). Une méthode de calcul
fixe la valeur d'entrée des actions cédées. Le résultat de la cession sera différent
selon la méthode adoptée.
Le PCGE autorise l'une
ou l'autre des deux méthodes suivantes pour calculer la valeur d'entrée de la
fraction cédée : soit le coût d'achat moyen pondéré, soit le coût
calculé selon la méthode du premier entré, premier sorti.
Exemple 4 (suite)
Détermination du résultat de cession selon la méthode du coût unitaire moyen
pondéré
Nous avons : Calcul
du coût d'achat unitaire moyen pondéré des actions Petitbeurre
320 000 + 492 000/1400
= 580
- Résultat sur cession
Prix de cession (540 x
900)............................................................. 486 000
- VNA au jour de la vente (580 x 900)................ -
522 000
=
Résultat sur cession....................................................................... - 36 000
Exemple 4 (suite)
Détermination du résultat de cession selon la méthode du premier entré- premier sorti
La cession est alors réputée porter, par
priorité, sur les actions acquises en premier, soit celles en N-4. Nous avons :
·
Cession des actions N-4
Prix de cession (540 x
800)............................................................. 432 000
- VNC au jour de la vente (400 x 800)........................................ - 320 000
=
Résultat sur cession....................................................................... +112 000
·
Cession des actions
N-1
Prix
de cession (540 x 100)............................................................. 54 000
- VNC au jour de la vente (820 x 100)........................................ - 82 000
=
Résultat sur cession....................................................................... - 28 000
Exemple 4 (conclusion)
En appliquant la méthode
du CUMP, le résultat global sur la cession est une moins-value de 36000 DH. Par contre,
en appliquant la méthode PEPS, le résultat global est une plus-value de (112000
- 28 000) = 84 000 DH. Nous vérifions ici l'importance du choix de la méthode
de calcul.
1.3. Traitement
comptable de la cession :
Pour comptabiliser la cession, il faut
constater :
- d'une part, le prix de cession, qui est
enregistrée au crédit d’un compte appartenant au poste:751 Produits des
cessions d’immobilisations.
-
d'autre part, la valeur comptable du bien cédé, qui est enregistrée au débit d’un
compte appartenant au poste
: 651. Valeurs nettes d’amortissement des
immobilisations cédées.
Le
résultat sur cession se calcule alors ainsi : Produits des cessions –VNA des
immobilisations cédés
Exemple
1 (suite) :
La cession du terrain, le 28 février N, est enregistrée
comme suit, dans les comptes de l'entreprise Julliard.
* Constatation de la cession
5141
|
banque
|
140
000
|
|
7513
|
PC
des immobilisations corporelles
|
|
140
000
|
On peut aussi utiliser le compte «
3481 Créances sur cessions d'immobilisations »
lorsque le prix de la cession n'est pas réglé
au comptant.
* Sortie du bien du
patrimoine
6513
|
VNA des immob
Corp cédées
|
80
000
|
|
2311
|
Terrains nus
|
|
80
000
|
L'incidence de la cession sur le résultat
comptable apparaît dans le compte de résultat
de l'exercice.
CPC
VNA
des
immob Corp cédées
|
80000
|
PC
des immob. corporelles
|
140
000
|
Plus-value de cession = 60 000
Exemple 1 (suite) L'enregistrement de la
cession du mobilier de bureau, le 31 mars N, s'effectue selon les étapes
suivantes, dans les comptes de la société
Ducastel.
* Complément
d'amortissement :
6193
|
DEA des immob corporelles
|
2250
|
|
2835
|
Amortissements du MMB et aménag div
|
|
2250
|
* Détermination
de la valeur nette comptable du bien cédé
Celle-ci
est obtenue par différence
entre la valeur d'entrée
et la somme des amortissements pratiqués au jour de la
cession, soit :
28184
6513
|
Amortissements
du mobilier (27 000 + 2250)
Valeur nette d’amrt des
IC cédées ( 90 000 – 29 250 )
|
29 250
60 750
|
|
2184
|
Mobilier
de bureau
|
|
90 000
|
2. Mise au rebut d'immobilisations :
2.1. Interprétation
économique de la mise au
rebut :
Certaines immobilisations sortent du patrimoine sans pour
autant être cédées. C'est le cas des biens qui deviennent inutilisables et sont
donc mis au rebut. La mise au rebut peut parfois intervenir prématurément,
avant la fin de la durée normale d'utilisation. Dans tous les cas, il faut
constater la sortie du bien du patrimoine.
Exemple 5 : La société
Duroc a décidé, courant janvier N, de
mettre au rebut une machine- outil déclassée du
fait des innovations techniques.
Cette machine avait été acquise le 1er
juillet N-7, au prix de 200 000 DH HT.
Elle a fait l'objet d'un amortissement linéaire sur 10 ans.
La valeur nette comptable de
la machine est de 70 000 DH au
1er janvier N.
2.2. Analyse de l'opération :
L'analyse de l'opération de mise au rebut ressemble à celle
d'une cession sous réserve des trois points particuliers suivants :
- le prix de cession est nul ;
-
la
valeur nette d’amortissement est nulle puisque le bien ne présente plus aucune
utilité pour l'entreprise ;
-
si
la mise au rebut se produit avant la fin du plan d'amortissement, la valeur
nette est ramenée à zéro par un amortissement exceptionnel.
2.3. Comptabilisation :
·
Pas
de comptabilisation de prix de cession.
·
Le
cas échéant, l'amortissement ramenant à zéro, la valeur nette comptable est une
charge exceptionnelle constatée par le débit du compte : 6591. Dotations aux
amortissements exceptionnels des immobilisations.
·
Les
comptes d'immobilisations et d'amortissements sont ensuite soldés.
Exemple
5 (suite) L'enregistrement comptable de la mise au rebut de la
machine outil, début
janvier N sera le suivant :
Pour ramener la valeur
nette d’amortissement à zéro
65913
|
DAE des immob corporelles
|
70
000
|
|
28332
|
Amortissements du mat et outillage
|
|
70
000
|
Pour solde
28332
|
Amortissements
du mat et outillage)
|
200
000
|
|
2184
|
Mobilier
de bureau
|
|
200
000
|
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